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Vincent Perez : "Moderniser
mon image"
LE FIGARO. - Comment vous êtes-vous retrouvé entraîné dans cette histoire?
Vincent PEREZ: Quand on a pensé à moi pour tenir
le rôle de ce commissaire aux méthodes d'investigation basées en grande
partie sur la psychologie, j'ai tout de suite été emballé. Mais j'étais déjà
engagé dans de nombreux projets, dont un film russe, Code apocalypse, une
sorte de James Bond dans lequel je tiens le rôle du méchant. Je voulais donc
refuser, mais quand on m'a rappelé, je me suis dit que c'était une chance
unique de montrer une nouvelle facette de ma vie d'acteur, de changer mon
image.
Parce que votre image ne vous plaît plus ?
Disons qu'elle est très attachée à la comédie, un genre dans lequel je me
suis beaucoup donné ces dernières années, alors que je viens du drame
(l'acteur a notamment suivi les cours du Conservatoire supérieur d'art
dramatique de Genève puis de Paris, NDLR). Et puis, ma filmographie fait
que mon nom est souvent associé aux films d'époque (Le Bossu, Cyrano de
Bergerac, Indochine, La Reine Margot...). Ce rôle me donne l'occasion de
moderniser mon image, d'autant que c'est la première fois que je tiens le
rôle d'un flic, en l'occurrence celui d'un commissaire de police à mi-chemin
entre un profiler, Sherlock Holmes et Colombo.
Comment s'est déroulé le tournage ?
À un rythme très soutenu ! (Rires.) Il faut aller beaucoup plus vite qu'au
cinéma, sans sacrifier à la qualité. Les journées sont donc denses, de
véritables marathons, avec une douzaine de pages de textes par jour. Comme
je suis assez perfectionniste, je ne voulais passer à côté de rien et ne
jamais tomber dans la facilité. D'autant que je tenais à insuffler un vrai
souffle au personnage que je ressens comme quelqu'un de très à l'écoute des
autres, un flic qui, pour bien faire son boulot, a besoin de sentir battre
le coeur des autres.
Étiez-vous fan de la série originale américaine ?
Sans être fan, je la connaissais assez bien pour régulièrement tomber dessus
aux États-Unis. Mais je n'ai pas voulu ouvrir le coffret DVD que m'avait
envoyé la production, car j'ai un côté très « éponge » et je voulais garder
une relative liberté vis-à-vis des personnages.
Les séries américaines vous attirent-elles ?
Certaines, oui, comme 24 heures, Prison Break et surtout Desesperate
Housewives, mais pour être très franc, je n'ai pas tellement eu le loisir,
ces derniers temps, de regarder la télévision. D'autant que je viens
d'écrire ma première bande dessinée, La Forêt, sur des illustrations de
Tiburce Oger, auteur notamment de la série Gorn. L'histoire d'une jeune
fille perdue dans une forêt de sorcières...*
Des projets en cinéma ?
Plein, oui. Je viens notamment d'acheter les droits d'un livre de Charles
Williams intitulé A Touch of Death (Le Pigeon dans sa version française
parue aux Éditions Série noire). C'est un auteur américain de l'après-guerre
que j'adore et dont j'ai lu une douzaine de livres. Je vais donc le mettre
en scène et m'écrire un rôle. J'ai également acheté les droits d'un roman de
Hans Fallada, Seul dans Berlin, que je vais également réaliser. Et j'irai
d'autre part au Festival de Cannes afin de monter une coproduction
historique entre Russes et Américains.
[Written by
Jean-Michel Maire]
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