The Vincent |
MONSIEUR CINEMA OCTOBER 2007 |
Vincent, contrairement à PEAU D’ANGE, vous ne participez pas à l’écriture du scénario de SI J’ÉTAIS TOI. Pourquoi ce choix et en quoi cela change-t-il votre travail de réalisateur ? Cela offre une grande liberté et beaucoup plus de recul. On enlève les mots qui sonnent faux, on ajuste. On se rend tout de suite compte de ce qui va ou pas. Il y avait des séquences qui faisaient cinq pages de long, je les ai réduites à cinq phrases. La difficulté ou le seul inconvénient est peut-être d’être moins impliqué, de ne pas porter l’histoire en soi. Mais finalement, ce scénario je l’ai intégré, je me suis battu avec et contre, il m’a angoissé. On vit donc avec l’histoire de quelqu’un d’autre mais on passe tellement de temps à travailler dessus que l’on finit par se l’approprier. Vous ne jouez pas dans vos films, alors qu’on aurait pu vous imaginer assez facilement dans le rôle tenu par David Duchovny… Je vais le faire un jour… J’ai un projet dans ce sens… Disons que cela ne me vient pas naturellement. L’expérience m’intéresse beaucoup mais se diriger nécessite de franchir de nouvelles barrières. Et puis j’aime tellement diriger les acteurs, être actif sur un plateau, que si en plus je jouais, je serais obligé de lâcher sur autre chose et je n’en ai pas nécessairement envie. D’après mes camarades qui font les deux, c’est une discipline à prendre. Il faut aussi dire que je suis aussi un féru du cadre. J’aime être au cadre, c’est important pour moi. C’est donc assez peu évident de tout concilier. Peut-être avec beaucoup de répétitions avant le tournage… Quels sont vos projets ? Vincent, peut-on s’attendre à vous voir réaliser une adaptation de votre BD LA FORET ? J’adorerais faire LA FORET en film. On est en train d’en
parler. Un producteur s’y intéresse… Mais ce n’est pas Luc Besson ! Le
prochain film que je vais faire, ce sera en dehors d’EuropaCorp, car j’ai
besoin de changer, d’aller vers d’autres choses. Actuellement, je travaille
à l’adaptation d’un livre de Hans Fallada, « Seul dans Berlin », avec Jorge
Semprun, un des scénaristes de Costa-Gavras. On partage la même passion de
l’Histoire. Cela traitera de la Grande histoire, la Seconde Guerre, vue à
travers le regard des petites gens. C’est un livre bouleversant, une
histoire vraie. [Written by Aurélien Allin]
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